Mozzare
de Camille Orlandini
Projet In Situ lancé et soutenu par Bonus, en partenariat avec la Laiterie Nantaise.
Vernissage le jeudi 27 avril à 18h30.
« Artiste plasticienne et designer culinaire, j’envisage ma pratique comme un espace d’échange, créateur de liens, avec pour axe central le vivant. L’aliment, la matière, la forme et le territoire se répondent, dialoguent et se confrontent. Mes recherches s’inscrivent dans une réalité qui est celle de l’acte vital et fondamental de se nourrir et une temporalité du manger ensemble, qui est un acte à la fois biologique, mais également politique et sacré. À travers le dessin, je questionne la gestuelle, le toucher, le goût. Ce dernier m’intéresse car il touche à l’intime, à la subjectivité de chacun. Ma pratique est immersive, elle s’inscrit nécessairement dans un ancrage territorial, dans un rapport au paysage, à l’histoire et à la culture du lieu, dans un rapport à l’autre. Elle questionne le processus de transformation depuis la terre jusqu’à la scénographie d’un repas, en passant par le dessin d’objets, éminemment vecteurs de lien. J’envisage mes projets comme des temps de recherche et de production, à la fois photographiques, culinaires, expérimentaux, sensoriels, découlant de rencontres, d’explorations et d’échanges au sein desquels j’interroge le rapport entre formes comestibles et non comestibles.
« La mozzarella ça se fabrique et ça se mange avec les mains. À la Laiterie Nantaise on fait de la mozzarella de vache à partir de lait de foin. Mozzare, c’est couper en italien, couper la pâte filée en la pinçant entre le pouce et l’index. Cette action, c’est déjà une gestuelle du partage et c’est le point de départ de mes recherches autour du lait. Que raconte le lait de nous, quel est notre rapport à cet aliment ? » Entre discussions et recherches plastiques autour des formes souples, étirées, molles, liquides, caillées, formées… cette restitution publique donne à voir, à boire, à manger et à penser.
Manger c’est in corpore, faire sien, mettre en soi. Manger c’est aussi s’intégrer dans un espace social, c’est s’ « in corpore ». Alors comment l’art et le design viennent réinterroger les manières que l’on a de se nourrir, les manières dont on mange et dont on pourrait manger ? Investir et s’approprier les lieux par ce que l’on mange, en traduire des formes d’essences, des interprétations visuelles sensibles et en faire des expériences collectives, tant dans la réalisation que dans le partage du moment de dégustation. L’enjeu étant de raconter des histoires comestibles propres aux espaces dans lesquels elles s’inscrivent et de développer des temps d’échanges, avec et pour ceux qui font vivre ces lieux. »
Camille Orlandini